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Raid Handi  Maroc  N'Roll 2010

Du 7 au 16 octobre

 

L’expédition " Handi Maroc’N Roll 2010 " est de retour. C’est de Meknès à Midelt, dans le Moyen Atlas marocain, en passant par les chemins parfois insolites, que les mots résonnent encore… Ain Leuh, Zaouit Ifrane, Tattiouin, gorges de Jaffar, djebel Ayachi…

L’équipe est encore une fois de plus composée de sportifs handicapés et valides. Les étapes se parcourent en tandem, VTT, FTT (fauteuil tout terrain) ou à pied.

Aurélie, Agnès et Fabien, les trois handisportifs du groupe, ont su, durant le trek, rallier dans leur sillage tout le reste de l’équipe.
Même si les mots, les phrases ne sont que de minces témoignages d’une telle expérience, prenons le temps d’écouter ou de lire leur récit.

 

FABIEN (non voyant)

Après de longs mois parsemés d'embûches pour mettre en place cette belle aventure humaine et sportive, nous voilà partis avec une poignée de copains et une logistique bien rodée, pour parcourir les chemins de traverses, les montagnes et plateaux du moyen Atlas marocain.

Ce début d'octobre 2010, armés de nos 2 FTT et de mon tandem, nous voilà donc cheminant sur les magnifiques pistes de la région de « Midelt». Très vite le groupe a pu révéler toute sa force et grâce aux conditions climatiques, pour le moins capricieuses, un véritable esprit d'équipe est né. Les « différences » ont alors été tout de suite oubliées, chacun donnant le meilleur de lui pour sortir de l'ornière.

La météo devenue un peu plus clémente, nous avons pu profiter pleinement du très riche programme proposé par nos guides marocains. Outre la découverte des splendides paysages, brillamment décris selon les sensibilités de chacun, l'immersion dans le quotidien de ces montagnards marocains, ou autres nomades berbères, a été pour moi vraiment très enrichissante. En effet, on ne peut qu'être fasciné et admiratif par la générosité, la curiosité et la gentillesse de ces populations qui vivent pour la majeure partie dans une rusticité qui serait d'un autre âge dans notre société. On remarque tout de suite la chaleur humaine qui règne au sein de ces habitations, conçues pour accueillir de nombreux convives et qui nous ont permis de partager de vrais bons moments de rigolade et d'amitié.

En étrennant mon tandem sur ces terres berbères, j'ai vraiment pu partager des instants sportifs et humains d'une grande richesse. Chacun s'initiant à la pratique du tandem au fil des kilomètres, cela m'a permis de profiter des différentes visions sur les paysages et l'environnement dans lequel nous avons évolué pendant ces 10 jours.

Pour finir, je retiendrai toute la solidarité qui a animé le groupe tout au long de ce périple marocain. Les rencontres qui ont jalonné notre parcours, ainsi que les belles amitiés nées de cette aventure resteront longtemps gravées.

Les bivouacs, les randos, les descentes en tandem et toutes les aventures de ce raid ont contribué à renforcer l'idée qu'il faut vraiment encourager le développement de ces projets. Ils mêlent, grâce au sport et la culture, des personnes venant d'horizons divers, et ainsi permettent de développer cet esprit solidaire dont nos sociétés manquent trop souvent ! Grâce à vous tous, nous avons une nouvelle fois prouvé que c’est Ensemble que nous effacerons les différences… 

 

AURELIE (à mobilité réduite) appelée aussi chez les berbères « princesse Tchouda »

J'entends beaucoup en ce moment parler de violences qui frappent notre société, surtout en ces temps difficiles. Je prends donc ma plume pour y mettre un peu de douceur en vous narrant, ce rêve éphémère que fût notre épopée au royaume chérifien, le Maroc.

Au départ, c'était un projet que l'on décida de nommer Handi Maroc'N'Roll, ajoutez-y la volonté sans faille de certains membres des associations ASDA  et ASVF, saupoudrez-le du soutien de quelques bonnes âmes, intégrez-y une équipe de choc composée de 15 passionnés de montagne dont 3 handisportifs. Finissez par choisir une destination lointaine, vous obtiendrez alors la naissance d'une des plus belle expérience de notre vie.

J'aimerais vous conter ce voyage mais quels mots peuvent être assez forts pour vous transmettre les rires, les inquiétudes, la patience, l'admiration, l'amitié, la confiance, l'émerveillement... et tant d'autres émotions qui se sont succédés au fil de nos exploits sportifs? Comment décrire l'inénarrable beauté des paysages ainsi que la bonté et le courage des personnes que nous avons rencontré?

Je ne saurais vous dire, cependant, un jour peut-être, au détour d'un regard, verrez-vous l'étincelle dans nos yeux, celle que chacun d'entre nous a capturé un soir d'une nuit étoilée lors de notre belle échappée.

Un grand merci à ceux et celles qui nous ont aidés à illuminer nos vies.

 

AGNES (à mobilité réduite)

 

 Le raid dans le Moyen Atlas m’a permis de découvrir une région du Maroc avec ses paysages à perte de vue, de grands plateaux avec des montagnes dans le fond.

- Le dimanche restera sans doute mémorable pour le groupe : la première partie était longue en montée ardue... Le temps a changé rapidement, la pluie est arrivée, et à 2000 m d'altitude nous étions dans le brouillard. Des nomades berbères nous ont accueilli avec du thé à la menthe sous leur tente le temps du pique-nique.

Les FTT et les VTT sont repartis ensemble malgré la pluie et le brouillard, les piétons pouvaient passer par un autre chemin et tout le monde devaient se retrouver au gîte… FTT et VTT devant arriver les premiers… Mais la terre glaise détrempée collait aux roues des FTT et des VTT. Cela ne descendait pas tout seul.  J’ai dit à Fabien qui me poussait que le camion de matériel s’était embourbé un peu plus loin. Mohamed et Naima, la cuisinière, nous attendaient pour que les copains le pousse par endroits pour qu’il avance. Aurélie et moi sommes montées dans le camion toutes trempées.  Le véhicule a repris le chemin et s’est embourbé à nouveau et tout était à refaire. La nuit tombe tôt au Maroc... Les copains cherchaient des solutions pour le passage du camion (pierres, bois…) avec leur frontale. J’ai bien cru qu’on dormirait dans le camion ! Pendant ce temps, le guide des VTT est allé au gîte en courant, prévenir les piétons inquiets que tout allait bien, mais qu’il fallait trouver une camionnette pour les VTT.

Le chemin est devenu une sorte de route. Mohamed se servait peu des essuies glaces et je me demande comment il voyait la route…Je surveillais la jauge d’essence, qui me paraissait bien basse !!!

Arrivés au gîte, les amis étaient sans eau ni électricité et également plein de boue ! Si le bâtiment des garçons a pu récupérer l’électricité (grâce à notre magicien Thierry), le bâtiment des filles avait le feu de bois !!!

 

En approchant de Midelt, nous avons eu des vues superbes sur le djebel Ayachi enneigé.

- Après des « descentes berbères » (en réalités des montées !) où je profitais du paysage magnifique, nous avons eu de véritables descentes où je me suis régalée. Dans une super descente, on s’est retrouvés devant des engins de travaux publics dont certains ne voulaient pas bouger ! Dans la mesure où les copains nous remontaient en haut d'une pente, nous n'hésitions pas à la dévaller deux fois . Le dernier bivouac était en haut d’une montée, je me suis fait plaisir en faisant demi-tour pour aller retrouver les piétons qui arrivaient.

- J’ai eu la chance aussi de pouvoir découvrir les gorges du cirque de Jaffar sur le dos d’une mule. Certains passages ont été techniques et nous avons bien rigolé. Je suis tombée dans les bras de Mohamed (le guide) ! Je ne pensais pas qu’une mule pouvait se faufiler dans des endroits aussi étroits ou prendre des pentes très raides. Quelques fois elle refusait d’avancer.

Nous avons été bien accueillis chez les familles berbères qui avaient des conditions de vies sensiblement différentes (maisons en béton ou maisons en terre). Nous avons vu la fabrication et la cuisson du pain….

J’ai bien aimé les bivouacs, même si la nuit tombe tôt, l’accueil quotidien par le thé à la menthe, les bons repas, les tisanes.

Ce qui est aussi drôle c’est qu’on s’installe, on se croit seul et des enfants arrivent...Certains auraient bien aimé garder les FTT !!!

Nous  avons chanté autour d’un feu de camp avec nos accompagnateurs. Les petits déjeuners au soleil et dans la nature étaient bien agréables aussi.

Je pense avoir découvert un Maroc au plus proche de la nature et de la population des villages.

 

Nous avons vécu de belles émotions pendant ces 10 jours. Je remercie tout le monde d’avoir pu y participer.

 

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